Saint Jean Népomucène, martyr du secret de confession
"Martyr et patron de la bonne réputation"
Le 19 mars 1729 était canonisé saint Jean Népomucène ; le Pape Benoît XIII le proclamait martyr du secret de la confession.
Voici le texte de la vie du Saint écrite en 1670 par un jésuite Tchèque, Bohuslas Balbin.
Jean naquit en Bohême à Népomuk (appelé anciennement Pomuk) au sud-est de Plzen. Ses parents avaient obtenu de la Ste Vierge, par leurs ardentes prières, la grâce de la naissance. De fortune modeste, mais très pieux, ils élevèrent leur fils chrétiennement. Sa vocation se révéla très tôt ; il servait la messe tous les jours dès l’aurore dans un couvent de cisterciens. Après avoir fait des études appropriées, il fut ordonné prêtre, mais avant de recevoir les saints ordres, il se retira pendant un mois, renonçant à toute activité profane et s’adonna à de pieuses méditations. Il fut nommé prédicateur de l’église de Tyn, situé dans la vieille ville de Prague : son éloquence était telle qu’il éclipsa la mémoire de ses prédécesseurs pourtant fameux.
Grâce à son travail, ses compétences et ses vertus, il entra sur la recommandation de l’archevêque Jean de Jenstein au chapitre de la cathédrale Saint Guy. Il s’y fit remarquer par ses sermons contre les mœurs dissolues de la cour, l’ivrognerie, la débauche et « autres vices » de ce siècle. Venceslas, qui pourtant tombait « au plus profond de ces fautes », captivé par la science et l’éloquence du prédicateur, allait fréquemment l’écouter. Il lui proposa diverses dignités que Jean refusa par humilité, acceptant seulement la fonction de directeur de conscience de la reine, personne de mœurs irréprochables et de grande piété.
Mais avec le temps, le roi s’enfonçait de plus en plus dans le vice, et la reine, désespérée, avait souvent recours « au saint tribunal ». Le roi en prit ombrage et voulut savoir de quels péchés la reine s’était accusée. Comme Jean refusait de lui dire, il lui fit appliquer la question sur le chevalet de la torture sans plus de succès. Venceslas le fit alors relâcher et le saint continua ses prédications. Il annonça sa mort prochaine en prenant pour thème de l’un de ses sermons le passage de l’Ecriture : « encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus… » Il prédit aussi les malheurs qui allaient fondre sur la Bohême. Puis, il fit un pèlerinage au sanctuaire marial de Bodeslavia, où était vénérée une icône de la Mère de Dieu donnée par Cyrille et Méthode, les apôtres du peuple slave.
C’est à son retour que se joue le dernier acte du drame. Jean rentre à Prague ; c’est le soir. Le roi, « qui n’a rien à faire », est à sa fenêtre, il l’aperçoit et aussi est repris par son mauvais dessein. Il le menace de mort s’il ne révèle pas la confession de la reine. Jean reste muet. Alors de nuit, il est emmené, pieds et poings liés sur le pont qui relie les deux villes, la grande et la petite, et jeté dans la rivière à la veille de l’Ascension du Seigneur, l’année 1383. Un miracle se produit, des flammes illumine la Moldau, les eaux se retirent, signalant le crime à la ville entière. Le corps du martyre est découvert et est d’abord déposé dans l’église Sainte Croix en attendant qu’un tombeau soit préparé dans l’église métropolitaine.
Il repose dans un magnifique cercueil dans la cathédrale Saint Guy de Prague (voir photo ci-dessous; la photo avec les séminaristes de la FSSP à été prise du pont Charles d'où fut jeté le saint).