Bienheureux Georg Häfner
Georg Simon Joseph Häfner, vit le jour le 19 octobre 1900 à Würzburg (ce site en Allemand lui est dédié).
D'une famille modeste, il obtient son baccalauréat en 1918. Après deux ans de théologie, il intègre le Tiers-Ordre des Carmes déchaux. Ordonné prêtre le 13 avril 1924, il célèbre sa première Messe au couvent de Himmelspforten et est nommé chapelain de diverses paroisses avant d'être finalement nommé curé en 1934, à Oberschwarzach, en Bavière, paroisse d'environ 700 fidèles.
Conscient de l'opposition radicale du Troisème Reich avec l'Eglise, le jeune curé manifestera son opposition au régime en refusant, entre autres, de faire le salut nazi, ce qui lui vaudra de vifs reproches des dignitaires national-socialistes dès son service comme chapelain de Altglashütten, village de la Forêt-Noire. En 1938, suite à son enseignement chrétien sans concession et sa critique du régime nazi, il lui sera interdit d'enseigner à l'école du village et se retrouvera ainsi obligé d'assurer secrètement les cours de catéchisme. Très marqué par l’encyclique de 1925 sur le Christ-Roi du Pape Pie XI (Quas Primas), il avait l’habitude dans sa lutte contre le Troisième Reich d’avoir comme simple prière : tout pour le Christ-Roi.
En août 1941, un membre du NSDAP, divorcé remarié et gravement malade, lui demande l'extrême-Onction. Le père Häfner y consent à la condition que le malade signe une reconnaissance de la nullité devant Dieu de son second mariage, contracté civilement, et accepte de regretter publiquement celui-ci. Le dimanche suivant, ses funérailles chrétiennes dans la paroisse sont justifiées par le père Häfner par la lecture en chaire de cette déclaration de repentance du divorcé-remarié. Sur dénonciation d'un membre du NSDAP, il est alors arrêté par la Gestapo le 31 octobre 1941 et incarcéré à la prison de Würzburg. Malgré l'intervention du vicaire général, Franz Miltenberger (1867-1959), il est envoyé sans jugement, le 12 décembre 1941, au bloc des prêtres du Camp de concentration de Dachau (Matricule 28876) ; battu à de nombreuses reprises, on ne l’entendra jamais se plaindre ni dire de mal ; il décèdera finalement le 20 août 1942 des suites de mauvais traitements et de malnutrition.