Septembre 2022

Chers amis membres de la Confraternité,

Le saint Curé d'Ars auprès duquel nous pèlerinerons dans quelques jours aimait à l'affirmer : "la croix est l'échelle du ciel."

Les fêtes de Notre-Dame des sept douleurs et de l'Exaltation de la Sainte Croix les 14 et 15 septembre prochain nous rappellent chaque année en ce mois de la rentrée la part nécessaire de la croix dans la vie du chrétien. C'est sur la croix que le Seigneur nous sauve ; et c'est sur la croix que nous devons le suivre, puisqu'il nous faut suivre le Christ, pour être sauvés. "Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il se renonce et lui-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive" nous dit le Seigneur. 

Si nous regardons l'histoire de notre petite Fraternité, nous pouvons voir que la croix et l'adversité ont été son partage ; et ceci dès sa naissance douloureuse à la suite des consécrations épiscopales de Monseigneur Lefèbvre en 1988.

Bien sûr, nous ne pouvons oublier les nombreuses bénédictions de notre petite existence, à commencer par la reconnaissance et l'approbation rapide de notre institut par le Saint-Siège. Suivies, à peine quelques semaines plus tard, de son érection en Société de vie apostolique de droit pontifical. L'ouverture de deux grands séminaires en 1988 puis en 1996. L'accueil régulier de nombreuses vocations et les ordinations de prêtres chaque année sont en soi une invitation à rendre grâce, à l'heure où tant de séminaires ou maisons de formation ont été obligés de fermer leurs portes. Sans oublier l'accueil offert par de nombreux évêques pour que nos prêtres puissent exercer dans leurs diocèses respectifs la mission donnée par nos Constitutions. Combien de baptêmes administrés, de messes célébrées, d'âmes réconciliées avec Dieu ou assistées dans leur vie chrétienne ? Combien de mariages ? Combien d'âmes accompagnées au terme de leur vie ? Tout ceci dépasse la simple comptabilité pour s'inscrire dans le secret de Dieu. Et tout ceci doit surtout nous pousser à une grande reconnaissance quant à la protection de Dieu envers notre petite Fraternité. Sans oublier enfin le décret si bienveillant du Pape François le 11 février dernier à notre égard. Clin d'oeil de la Sainte-Vierge le jour où tous nos prêtres consacraient notre Fraternité à son Coeur immaculé.

Mais à côté de cela, la douleur fut loin d'être absente. La douleur tout d'abord de nos propres péchés et de notre misère. Car nous sommes des pécheurs, et l'histoire de la Fraternité est aussi l'histoire de pauvres prêtres touchés comme chacun par les conséquences du péché originel. Et que peut-il y avoir de plus regrettable et dommageable dans les 34 années de notre existence que nos péchés et nos infidélités à la grâce ?

Et puis il y eut la croix quasi-ininterrompue de l'incompréhension et de l'adversité à l'intérieur même de l'Eglise où beaucoup, depuis notre fondation, n'arrivent pas à comprendre notre vocation et s'efforcent de faire en sorte que l'accueil généreux demandé par saint Jean-Paul II ne nous soit pas accordé. La croix de se sentir si souvent tout juste toléré et d'être jugé par nos frères. La croix du doute émis régulièrement quant à notre "communion", c'est à dire tout simplement de notre état de membres de l'Eglise. Alors que nos fondateurs choisirent de quitter la Fraternité saint Pie X précisément par fidélité à Rome. Nous nous souvenons, pour avoir été présent avec nos séminaristes à Paris ce jour-là, des paroles du Pape Benoit XVI adressées le 12 septembre 2008 à Notre-Dame de Paris lors des Vêpres : "Personne n'est de trop dans l'Eglise, personne. Tout le monde peut et doit y trouver sa place."

Mais dans le plan divin, cette croix du rejet qui fut bien souvent notre partage depuis notre fondation ne fut-elle pas pour nous finalement aussi notre bénédiction ?

Per passionem ejus et crucem ad resurectionis gloriam

Relisons et faisons nôtres les paroles suivantes de Saint Jean Chrysostome à propos de Joseph, le patriarche de l'Ancien Testament, qui eut bien à souffrir de la part de ses frères :

"Instruits par cet exemple, ne nous laissons jamais décourager dans les afflictions, ne nous abandonnons pas à nos propres sentiments quand ils nous conseillent l'impatience : montrons une résignation parfaite, et nourrissons-nous d'espérance, connaissant la toute-puissance de notre maître, et bien persuadés que, s'il nous laisse éprouvés par l'infortune, ce n'est point par indifférence notre égard, mais parce qu'il veut qu nous méritions par notre courage une éclatante couronne. C'est par là que tous les saints sont parvenus à la gloire. Gardons-nous onc de nous révolter contre les tribulations, mais écoutons ce que dit saint Paul : Ceux qui veulent vivre pieusement avec Jésus-Christ, souffriront persécution."

Car c'est de la croix que viennent toutes les grâces, et toute âme ou toute oeuvre appelée à de grandes choses aura la croix pour partage. A la suite du Christ. Si le grain ne meurt, il ne porte pas de fruit.

Quand on écrira un jour l'histoire de notre Fraternité, on pourra apercevoir des premières années d'existence difficiles. Années difficiles auxquelles furent cependant attachées pour cette raison beaucoup de grâces.

En ce début d'année scolaire, prions bien les uns pour les autres afin de demeurer fidèles dans les épreuves. Fidèles à notre vocation et pleins d'espérance surnaturelle dans les adversités.

Demandons la grâce de ne jamais nous renfermer et de ne jamais nous durcir ou révolter dans les épreuves ; de ne pas laisser le ressentiment s'installer dans nos coeurs, mais de toujours au contraire prier pour ceux qui ne nous comprennent pas, comme le Seigneur nous en a montré l'exemple sur la croix en pardonnant à tous ceux qui ne savaient pas ce qu'ils faisaient. C'est seulement par la charité que les coeurs peuvent être conquis. En repoussant la tentation de rendre le mal pour le mal.

Et surtout et par-dessus tout, demandons la grâce de notre propre conversion ; car nous avons besoin de nous convertir ; et nous ne gagnerons pas les coeurs si nous ne sommes pas d'abord nous-mêmes pleinement unis à Dieu. Il y a là beaucoup de travail.

La messe à vos intentions sera célébrée le 1er septembre.

 

Nouvelles de la Fraternité

Nos ordinations en France furent pour le séminaire toute une épopée : près de 1250 km à parcourir en bus ou en voiture pour nous rendre à Lescar. L'organisation et l'accueil furent remarquables et la messe d'ordination très fervente. Les six nouveaux prêtres (trois Français, un Canadien, Un Vénézuélien, un Belge) demandent vos prières à l'aube de leur vie sacerdotale.

Vos séminaristes regagneront Wigratzbad le 11 septembre prochain (après le pèlerinage à Ars le 10). Ils commenceront leur année académique par cinq jours de retraite (prêchée par un Dominicain français) et accueilleront à l'issue de celle-ci les nouveaux qui seront... nombreux ! La rénovation de la chapelle du séminaire sera terminée au début du mois d'octobre... si Dieu veut.

La session des familles de Sées fut un beau succès cette année encore. Un grand merci aux abbés pour l'organisation; et à toutes les belles familles. Une ombre au tableau : beaucoup de familes n'ont pas pu être acceptées faute de place.

Les camps et colonies dirigées par vos séminaristes ont également été couronnés de succès. Deo gratias!

Rendez-vous à Ars le 10 pour ceux qui le peuvent. Les autres seront présents dans la prière des pèlerins.

Visitez enfin le site Claves, des clés pour comprendre, régulièrement mis à jour pour l'instruction de tous! Les articles concis et pédagogiquement écrits par vos prêtres permettent d'être facilement lus.