Octobre 2015
Bien chers membres de la Confraternité Saint-Pierre,
Dans quelques jours s'ouvrira la deuxième partie du Synode pour la famille, qui se déroulera du 4 au 25 octobre. Pendant sa tenue, le 18, seront canonisés à rome même les Bienheureux Louis et Zélie Martin, parents de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus. L'Eglise, en les élevant au rang de saints, les propose donc bien sûr comme modèles pour les parents chrétiens. Et certainement aussi, étant donné le calendrier qui n'est pas fortuit, comme intercesseurs pour le bon déroulement du Synode.
Ste Thérèse de Lisieux écrira de son carmel à l'abbé Bellière (l'un des deux missionnaires qu'elle parrainait): le Bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du ciel que de la terre, ils demandèrent au Seigneur de leur donner beaucoup d’enfants et de les prendre pour lui . Les parents Martin auront neuf enfants en treize ans, dont quatre mourront en bas âge. Des cinq filles restantes, une sera Visitandine, les autres Carmélites -dont Ste Thérèse-.
Et il est vrai que la sainteté des époux Martin (parents plus dignes du ciel que de la terre) est impressionnante; si vous vouliez vous en convaincre en dehors du jugement de l'Eglise, il suffirait de lire Correspondance familiale, recueil des lettres de de ces parents admirables. La lecture de ces près de 240 lettres est tout simplement passionnante, et plus encore, très édifiante. Elle nous permet de découvrir non seulement un peu l'âme des bienheureux parents, mais toute l'athmosphère familiale dans laquelle grandira la plus grande sainte des temps modernes (St Pie X). Un très beau livre donc à lire et à offrir.
Quelle fut donc la recette de leur sainteté? Tout d'abord, tout simplement le vouloir. Lisons par exemple ces quelques lignes que Zélie Martin adressait à Pauline son aînée alors en pension: Marie a été enchantée de son voyage au Mans, elle est toute changée depuis et ne fait que de parler de sa tante. J’espère bien que ce sera une bonne fille, mais je voudrais qu’elle soit une sainte, ainsi que toi ma Pauline. Moi aussi je voudrais bien être une sainte, mais je ne sais par quel bout commencer ; il y a tant à faire que je me borne au désir. Je dis souvent dans la journée, « mon Dieu, que je voudrais bien être une sainte ! » Puis, je n’en fais pas les œuvres ! Il est pourtant bien temps que je m’y mette…
Nous ne pouvons pas nous étendre sur tout bien entendu, mais parmi les épreuves à travers lesquelles ces saints parents devront passer, ils connaitront donc celle de perdre quatre enfants en bas âge. Ce sera pour eux à chaque fois, vous vous en doutez bien une croix terrible. Zélie écrira ainsi à propos des derniers instants de sa fille Hélène (5 ans et demi): je me résigne à la volonté de Dieu quoique ce soit bien dur de perdre une aussi mignonne petite fille… après son départ (du docteur) je la regardais tristement, ses yeux étaient ternes, il n’y avait plus de vie et je me suis mise à pleurer. Alors elle m’entoura de ses deux petits bras et me consola de son mieux ; toute la journée elle ne faisait que dire « ma pauvre petite mère qui a pleuré ! » j’ai passé la nuit près d’elle, nuit très mauvaise. Le matin, on lui a demandé si elle voulait prendre son bouillon ; elle a dit oui mais ne pouvait pas l’avaler. Cependant, elle fit un suprême effort en me disant : « si je le prends, vas-tu mieux me l’aimer ? » Alors elle a tout pris, mais après elle souffrit terriblement et ne savait que devenir. Elle regardait une bouteille de potion que le docteur lui avait ordonnée et voulait la boire, disant que quand tout serait bu, elle allait être guérie. Puis, vers dix heures moins un quart, elle me dit : « oui, tout à l’heure, je vais être guérie, tout de suite… » Au même moment, tandis que je la soutenais, sa petite tête est tombée sur mon épaule, ses yeux se sont fermés, puis, cinq minutes après, elle n’existait plus… cela m’a fait une impression que je n’oublierai jamais ; je ne m’attendais pas à ce brusque dénouement, ni mon mari non plus. Quand il est entré et qu’il a vu sa pauvre petite fille morte, il s’est mis à sangloter en disant : « ma petite Hélène ! Ma petite Hélène ! » Puis, nous l’avons offerte ensemble au Bon Dieu… mon cher ami, j’en ai pour toute la vie à pleurer ma petite Hélène.
A sa belle soeur qui perdra elle aussi un enfant, elle pourra écrire forte de sa propre douloureuse expérience: le malheur qui vient de vous frapper m’afflige profondément, vous êtes vraiment bien éprouvée. C’est une de vos premières peines, ma pauvre chère sœur ! Que le Bon Dieu vous accorde la résignation à sa sainte volonté. Votre cher petit enfant est auprès de Lui, il vous voit, il vous aime, et vous le retrouverez un jour. C’est une grande consolation que j’ai ressentie et que je ressens encore. Quand je fermais les yeux de mes chers petits enfants et que je les ensevelissais, j’éprouvais bien de la douleur, mais elle a toujours été résignée. Je ne regrettais plus les peines et les soucis que j’avais endurés pour eux. Plusieurs me disaient : « il vaudrait beaucoup mieux ne les avoir jamais eus. » Je ne pouvais supporter ce langage. Je ne trouvais pas que les peines et les soucis pouvaient être mis en balance avec le bonheur éternel de mes enfants. Puis, ils n’étaient pas perdus pour toujours, la vie est courte et remplie de misères, on les retrouvera là-haut… et encore à son frère cette fois dans une lettre envoyée le même jour : oui, cela est bien dur. Cependant mon cher ami, ne murmurons pas, le Bon Dieu est le maître, il peut nous laisser, pour notre bien, souffrir tant et plus, mais jamais son secours et sa grâce ne nous feront défaut.
Nous nous arrêterons ici dans le récit d'éléments de la vie des époux Martin, vous invitant à mieux les découvrir à l'occasion de leur canonisation et à leur demander beaucoup de grâces pour vos familles. En ce début d'année et à la veille du synode, gardons en tête ces dernières paroles citées plus haut de la bientôt Sainte Zélie Martin : le Bon Dieu est le maître, il peut nous laisser, pour notre bien, souffrir tant et plus, mais jamais son secours et sa grâce ne nous feront défaut.
Rappelons-nous que nous sommes ici-bas de passage et que nous devons travailler pour le ciel, sans nous laisser arrêter en chemin. Ecrivant de Rome à une de ses filles -il faut bien lui donner aussi la parole-, Louis Martin dira : Tout ce que je vois est splendide, mais c’est toujours une beauté terrestre et notre cœur n’est rassasié de rien, tant qu’il ne voit pas la beauté infinie qui est Dieu. C'est sans doute aussi cette soif qui fait les saints.
La prochaine Messe à vos intentions sera célébrée ce 3 octobre, fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Nouvelles de la Fraternité
Communiqué de la Maison générale du 17 septembre 2015 Le 27 mars 2014, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre annonçait par un communiqué qu’une visite apostolique ordinaire de l’ensemble de l’institut serait réalisée par trois prélats nommés par la Commission Pontificale Ecclesia Dei. Ceux-ci ayant procédé à la visite de ses maisons et de ses séminaires et consulté les Ordinaires des lieux où la Fraternité intervient dans le monde, un rapport contenant les résultats et les conclusions de cette visite apostolique a été envoyé le 24 mars dernier aux supérieurs de la Fraternité. Les conclusions générales du rapport sont très positives, notamment quand au travail apostolique et à la santé interne de la Fraternité Saint-Pierre. Le rapport comprend également un certain nombre de suggestions qui pourront aider la Fraternité à améliorer sa gouvernance, la formation de ses membres et son service auprès des âmes. La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre tient à remercier publiquement les visiteurs ainsi que la Commission Pontificale Ecclesia Dei pour leur travail. Leurs critiques constructives et leurs suggestions vont grandement aider notre Fraternité à poursuivre ses efforts en vue de toujours se réformer et s’améliorer. |
Vous trouverez sur ce lien la dernière lettre aux amis du district de France.
Dix-sept nouveaux séminaristes sont entrés le mois dernier dans notre séminaire des Etats-Unis. Un dix-huitème séminariste (Malaysien) est attendu mais doit encore obtenir son visa. Monseigneur Morlino, évêque de Madison a accepté de donner cette année la retraite de rentrée à nos séminaristes de Denton au début du mois de septembre. Très favorable à la forme extraordinaire qu'il célèbre souvent publiquement, il était déjà venu ordonner des diacres dans notre séminaire Notre-Dame de Guadaluppe en 2014.
Dix-sept nouveaux sont également attendus dans quelques jours à Wigratzbad, parmi lesquels des Français, des Italiens, des Anglais, Allemands, mais aussi un Québécois et un Vénézuélien.
Les photos du pèlerinage de rentrée à Ars sont visibles sur la page Séminaire Saint-Pierre, Wigratzbad, de ce site.
A partir du dimanche 4 octobre, tous les 1er et 3ème dimanches du mois, la Fraternité assurera une Messe à Paray-le-Monial dans la chapelle des Dominicaines (40 avenue Charolles) à 10h30.
Le 11 octobre prochain, en présence de note Supérieur général, le Nonce apostolique en France confirmera plus de quarante enfants dans notre chapelle du Carmel à Fontainebleau.
Pour les Anglophones, vous trouverez dans le numéro de Dowry de cet été les dernières nouvelles d'Angleterre.
Enfin, du 9 au 11 octobre aura lieu le pèlerinage annuel organisée par la FSSP en Suisse, de St Pelagiberg à l'abbaye d'Einsideln. La Messe pontificale le dimanche 11 à l'abbaye sera célébrée par Monseigneur Huonder à 14h.
N'oublions pas que le 18 octobre prochain, tous les membres de la Fraternité et de la Confraternité Saint-Pierre peuvent recevoir une indulgence plénière (aux conditions habituelles de communion, confession dans les huit jours, prières aux intentions du Souverain Pontife et détachement de tout péché) en renouvelant mentalement leur engagement dans la Confraternité. |