Novembre 2018

Chers amis membres de la Confraternité Saint-Pierre,

Il est un usage ancestral dans nos villes et nos villages d'honorer ceux qui sont morts. Nous voyons ainsi par exemple dans nos pays des cérémonies organisées chaque année aux jours anniversaires de la fin de différents conflits en hommage aux soldats ayant combattu pour la sauvegarde de la patrie. Nous bâtissons encore des statues sur les places aux "grands hommes" qui ont façonnés l'histoire de nos pays. Ces différentes actions naissent du sentiment naturel de gratitude envers ceux auxquels nous devons ce que nous sommes aujourd'hui.

D'une manière similaire, l'Eglise nous fait honorer chaque jour des saints par les fêtes de son calendrier; et chaque année également, elle nous invite durant le mois de novembre à nous souvenir et à prier pour les âmes du purgatoire. Envers elles nous possédons en effet un devoir de gratitude et nous sommes de plus liés par le lien de la communion des saints. Ces âmes sont nos soeurs.

Si les cérémonies civiles se bornent à un simple hommage (aussi solennel puisse-t-il être), la prière pour les âmes du purgatoire à laquelle nous invite l'Eglise possède elle une vertu efficace pour faire du bien à ceux que nous aimons

En effet, au terme de notre vie finira pour nous le temps du mérite et du démérite. Nous serons jugés par Dieu qui, selon le degré de charité qui sera alors le nôtre, nous ouvrira immédiatement les portes du ciel ou nous fera expier les fautes que nous n'avons pas expiées sur terre, afin de nous faire paraitre devant lui avec cette robe blanche dont parle l'Evangile.

Ce "temps" de purification du purgatoire que les âmes des fidèles défunts ont à accomplir peut être abrégé par les bonnes actions, les prières, les messes que nous offrirons à leurs intentions, selon le principe une nouvelle fois de la communion des saints ou communion des biens: nous pouvons faire profiter une âme des biens qui sont les nôtres, en particulier de nos bonnes actions.

Nous serons jugés au ciel sur notre degré de charité, et c'est pourquoi nous devons tant que nous sommes ici-bas nous exercer à pratiquer et développer cette vertu. Tout d'abord envers Dieu, par le culte que nous lui rendons et par l'hommage de nos vies que nous essayons de lui consacrer; et également envers notre prochain (l'un n'ira pas sans l'autre), nous souvenant que ce que nous aurons fait au plus petit d'entre les siens, c'est au Christ que nous l'aurons fait.

L'Eglise a toujours affirmé, à la suite de l'Evangile, que le temps de purification au purgatoire est un temps douloureux. D'autant plus douloureux que les âmes du purgatoire aiment Dieu intensément et souffrent avec la même intensité de la séparation qui est la leur. Parmi elles se trouvent certains de nos proches; des membres de nos familles ou des amis. Se trouvent également des âmes auxquelles nous sommes liés par ce qu'elles ont fait pour notre pays, c'est à dire pour nous. Se trouvent enfin beaucoup d'âmes oubliées, pour nous peut-être inconnues mais qui ont partagés les mêmes soucis que nous à leur époque; et ces âmes sont depuis longtemps oubliées de tous, car qui pense encore concrètement à tel habitant, tombé dans l'oubli, de telle ville d'une époque lointaine, aujourd'hui peut-être au purgatoire?

Dans un autre domaine, lequel d'entre nous ici-bas supporterait sans souffrir de savoir un membre de sa famille en prison pour de longues années? Quel est celui qui ne chercherait pas à réunir une petite ou grande somme d'argent pour un proche si cette rançon lui permettait de sortir de sa prison et de retrouver les siens. Quel est celui qui négligerait d'aller visiter un parent proche emprisonné sachant que cette visite, quant à lui, sera sans doute l'unique réconfort de sa journée? Personne sans doute. Nous aurions du mal à nous endormir en paix en songeant que l'un des nôtres passe une nouvelle nuit derrière les barreaux, privé de sa liberté, de son confort et de ceux qu'il aime.

Et pourtant, la prison du purgatoire, plus amère que celles d'ici-bas, existe et nous laisse, avouons-le, trop indifférent. C'est pourquoi nous sommes invités activement à prier ce mois-ci pour toutes ces âmes dans l'attente; un jour, nous serons probablement nous-mêmes au purgatoire et si peut-être beaucoup prieront pour nous à l'annonce de notre mort, nous savons que nous disparaitrons très vite de la pensée de ceux qui nous ont connus et que la prière à nos intentions se fera de plus en plus rare avec le temps.

Que ce mois de novembre nous invite donc à nous souvenir avec charité de ceux qui sont dans l'oubli. Ces âmes pour lesquelles nous prierons et qui peut-être seront délivrées par nos prières ou sacrifices deviendront alors pour nous des bienfaiteurs au ciel qui intercéderons auprès de Dieu, soyons en sûrs, pour nous rendre le bien que nous leur auront apporté.

Nous n'avons pas à faire un long voyage pour aller les visiter, ni à bousculer notre emploi du temps. Quelques belles prières, aumônes, actes de charité ou encore de patience suffisent. Au purgatoire, des années peut-être après notre mort, ne serions-nous pas heureux de savoir qu'une âme s'est rendu à la Messe pour nous, véritable goutte d'eau offerte à celui qui a soif.

Nous serons servis avec la même mesure avec laquelle nous aurons servi les autres. Soyons généreux.

La messe à vos intentions sera célébrée le 11 novembre prochain.

Tous les prêtres de la Fraternité offriront également le 5 novembre (ou un jour proche) une messe de Requiem pour les défunts de la Fraternité et de la Confraternité Saint-Pierre.

 

Entre le 1er et le 8 novembre, l'Eglise offre chaque jour l'indulgence plénière, applicable aux défunts seulement, au fidèle qui visite un cimetière en priant pour les défunts, même de façon seulement mentale, aux conditions habituelles, c'est-à-dire :
1) Prière aux intentions du Pape
2) Confession (dans les jours qui précèdent ou suivent) ;
3) Communion eucharistique le jour-même.

 

Nouvelles de la Fraternité

Depuis le 1er octobre la messe est offerte en République tchèque par un prêtre tchèque de la Fraternité les dimanches et fêtes à 10h30 en l’église du Monastère de la Vierge Marie à České Budějovice.

Le 20 octobre dernier, la communauté de la Chapelle de l'Immaculée Conception (Versailles) fêtait son dixième anniversaire en célébrant une messe solennelle à Notre-Dame de Paris à la mesure de la piété de cette communauté.

Le même jour, onze séminaristes ont été tonsurés et ont reçu la soutane au séminaire de Wigratzbad. 14 autres séminaristes prenaient la soutane également ce même samedi au séminaire des Etats-Unis, dont un - celui sur la photo ci-contre- ayant déjà deux autres frères au séminaire (acolytes à la messe comme vous pouvez les apercevoir sur les photos) et un autre prêtre (diacre à la messe avec lui aussi un air de famille!).

La dernière Lettre aux amis du Séminaire est disponible avec l'éditorial de l'abbé Ribeton, nouveau Recteur du séminaire.

N'oubliez pas de faire connaitre l' Oeuvre des retraites de la FSSP. Du 1er au 6 janvier sont proposées une retraite de cinq jours de St Ignace pour dames au Monastère d'Azille, et une autre pour les hommes à l'abbaye Notre-Dame de l'Ouÿe (91).

 

L’apostolat actuel de la FSSP à Rome

 

Cette année la Fraternité Saint Pierre, fête, en plus du trentième anniversaire de son érection canonique, le dixième anniversaire de la paroisse romaine de la Trinité des Pèlerins, confiée depuis sa création à la FSSP. Il s’agit d’une paroisse « personnelle » : l’appartenance des fidèles à la paroisse ne se fait pas en raison du territoire, mais en raison du choix de la fréquenter de manière stable en raison du rite qu’y est célébré exclusivement. Cette paroisse a été érigée par volonté de Benoît XVI suite au Motu Proprio Summorum Pontificum et peut bien être considérée ainsi comme un model de ce que le Pape souhaitait comme possible solution pour l’harmonieuse présence de la forme extraordinaire au sein d’un diocèse.

Aujourd’hui la paroisse de la Trinité des Pèlerins, qui se trouve véritablement au centre de Rome (pas loin de la Place Farnèse, proche du Ponte Sisto qui amène au Transtevere), est très bien insérée dans la vie du Vicariat romain, avec des rapports tout à fait « ordinaires » avec les autres réalités de l’Eglise de la Ville éternelle : participation à la vie diocésaine, rencontres de prêtres…

Après le premier curé, l’abbé australien Joseph Kramer, depuis un an la paroisse est confiée aux soins de l’abbé Jean-Cyrille Sow, français. L’abbé William Barker (franco-anglais), procureur de la FSSP auprès du Saint Siège, après avoir été pendant des années vicaire paroissial, est maintenant « ufficiale » de la Commision Ecclesia Dei : il habite à la paroisse et continue à collaborer dans une mesure précieuse à ses activités. Depuis un an, un italien, l’abbé Dimitri Artifoni (lui aussi FSSP) est présent à la paroisse : d’abord en tant que diacre, et depuis le mois de juillet, après son ordination sacerdotale, en tant que nouveau vicaire. Le clergé résident inclut enfin un prêtre associé ad annum, l’abbé Vilmar Pavesi (brésilien). Une équipe assez internationale…

L’apostolat de la paroisse a un caractère assez particulier, non seulement en raison de ses prêtres mais aussi pour d’autres aspects. D’abord les fidèles qui la fréquentent : pas seulement des romains mais aussi un nombre significatif – à des moments très important – de touristes ou des pèlerins en visite à Rome, ou d’étudiants qui se trouvent ici pour des études ; pas seulement des italiens mais un bon nombre d’étrangers : les confessions en langue française et anglaise arrivent souvent ; pas seulement des laïcs mais aussi un nombre significatif de séminaristes de différents réalités (instituts religieux ou séculiers, diocèses) et de prêtres. La paroisse de la Trinité est un véritable point de référence pour tous qui, se trouvant à Rome, désirent assister régulièrement ou seulement un jour, à la Messe dans la forme extraordinaire, mais aussi la découvrir… Un nombre croissant de fidèles, laïcs ou clercs, en fait, s’approche de cette vénérable forme liturgique et en apprécient la beauté, le sens du sacré, le silence, la variété de ses formes…

Donc, à côté d’une vie paroissiale « extraordinairement ordinaire » (familles, catéchisme pour enfants, jeunes, adultes… ; Messe, sacrements), la Trinité des Pèlerins offre aussi un apostolat assez riche pour les prêtres et les futurs prêtres qui célèbrent ou désirent connaître et peut-être un jour célébrer le rite « tridentin ». Les Messes « privées » sont fréquentes dans la journée, célébrées par des prêtres soit à Rome pour des études, soit de passage pour des pèlerinages, seuls ou avec des groupes de fidèles.

La vie liturgique est assez riche et particulièrement soignée. A côté des Messes aux horaires habituelles (deux Messes basses en semaine, 7h15 et 18h30 ; trois Messes les dimanches et les fêtes : 9h00, 11h00 – cette dernière solennelle avec musique polyphonique –, 18h30) et du chant public des Vêpres le dimanche après-midi, la présence à Rome de beaucoup d’évêques et cardinaux permet la célébration assez fréquente de Messes basses pontificales, surtout pour les occasions plus solennelles de l’année liturgique.

En particulier la semaine sainte, célébrée, avec la permission de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, selon la forme antécédente à la reforme de 1955, est un « événement » liturgique singulièrement beau et spirituellement intense, qui enrichit la célébration annuelle du Mystère de la Rédemption et qui est suivi par un nombre impressionnant de fidèles, dans un climat de profond recueillement et sincère dévotion. Lors de votre prochain passage à Rome... venez nous visiter!