Mars 2023
Chers amis membres de la Confraternité,
Kyrie eleison !
Cette courte invocation que l'Église nous fait réciter ou chanter chaque jour à l'autel est un excellent résumé de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Elle est d'ailleurs pour cette raison reprises sous des formes équivalentes dans d'autres prières de notre missel : l'Agnus Dei par exemple avec ses miserere nobis, ou encore le Gloria, avec son "qui sedes ad dexteram Patris, miserere nobis". Elle est reprise également au début des différentes litanies que nous offrent nos livres liturgiques.
Que faut-il en effet demander à Dieu chaque jour qui passe ? Eh bien tout simplement, qu'il ait pitié de nous.
Pitié tout d'abord, car Dieu ne nous doit rien. Et donc c'est à sa pitié plus qu'à sa justice que nous nous adressons.
Pitié ensuite, parce que nous sommes sous beaucoup de rapports misérables. C'est à dire plein de misères. Et donc nous avons besoin de la miséricorde de Dieu. De sa pitié. N'est-ce pas d'ailleurs ce que demanda au Seigneur l'aveugle sur le bord de la route quand il l'apostropha en lui disant : Jésus fils de David, ayez pitié de moi.
Nous sommes en effet misérables en premier lieu parce que tout simplement nous sommes pécheurs. Et pécheurs bien souvent récidivistes puisque nous retombons trop vite dans les mêmes fautes, semaines après semaines, quand bien même nous avons pourtant une véritable contrition.
Et puis, à cette misère spirituelle qui est la nôtre, s'ajoute bien souvent des épreuves plus ou moins grande dans notre vie quotidienne. Le prêtre dans l'exercice de son ministère est souvent frappé, en côtoyant telle ou telle âme (souvent de belles âmes généreuses), de voir combien bien souvent le Bon Dieu permet pour ces mêmes âmes des épreuves importantes ; parfois très lourdes ; pour elles-mêmes ou pour ceux qui leur sont chers. Des épreuves auxquelles humainement il est bien difficile de trouver une solution.
Ajoutons à cela la folie de la guerre dans certains pays. Des catastrophes naturelles dans d'autres. Et un effondrement moral qui semble généralisé aujourd'hui ; effondrement qui, s'il ne tue les corps, tue bien souvent les âmes.
Alors il reste cette prière du Kyrie eleison. Oui, Seigneur ayez pitié de nous, car nous vous avons abandonné. Ayez pitié de nous et daignez nous donner la force dont nous avons besoin. Daignez nous donner de toujours savoir vous sourire et de toujours garder l'espérance, car nous savons combien vous nous aimez. Et surtout, ayez pitié de nous.
Comme membres de la Confraternité, n'oublions pas de bien prier quotidiennement les uns pour les autres. Portez les fardeaux les uns des autres nous dit Saint Paul, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ.
Les prières et les messes quotidiennement célébrées dans le cadre de notre Confraternité profitent aux uns et aux autres. Soyons-en persuadés. Et demandons encore une fois à Dieu qu'il ait pitié de nous. Car nous en avons besoin.
En vous souhaitant un saint temps du Carême. Qui nous conduira à la Résurrection.
La messe à vos intentions sera célébrée le 1er mars.
Nouvelles de la Fraternité
Le 11 février dernier, après une retraite de cinq jours prêchée au séminaire de Wigratzbad par Mgr Jean-Pierre Ravotti, Mgr Haas ordonne huit sous-diacres pour notre Fraternité. Le même jour aux Etats-Unis étaient ordonnés onze sous-diacres. Nos prêtres, si Dieu veut, de 2024.
Le district de France de la Fraternité, quelques mois après avoir lancé le site internet de formation " claves", le rend disponible sous forme d'application gratuite pour votre tablette ou téléphone. Version android ou apple. A télécharger !
La Fraternité à Warrington, par l'abbé Armand de Malleray, Recteur de l'église Sainte-Marie de Warrington
Rares sont les centres de messe traditionnelle qui ont commencé sans un noyau de paroissiens désireux de prier dans la forme traditionnelle. C’est pourtant ce qui s’est passé à Sainte Marie de Warrington, une ville moyenne située entre Liverpool et Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre. Les moines bénédictins de l’abbaye d’Ampleforth avaient construit cette grande et belle église néo-gothique en 1870. Mais faute de vocations ils durent confier Sainte Marie au diocèse qui, pour la même raison, n’eut bientôt plus qu’une alternative : fermeture ou Fraternité Saint-Pierre. On pourrait synthétiser ainsi le choix offert par l’archevêque de Liverpool à ses ouailles : Eleison ou Morrison (Morrison est l’équivalent anglais des supermarchés Leclerc). Plutôt que de laisser leur belle église devenir un centre commercial (ou un centre d’escalade en intérieur comme c’est arrivé pour une autre église de la ville), les fidèles décidèrent d’essayer la Messe en latin. En 2015, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre fut donc invitée à prendre la direction de cette église.
Dans ce cadre architectural majestueux, nous avons pu déployer la liturgie et le ministère traditionnels sans la moindre entrave. Comme l’ensemble des bâtiments nous appartient, et par approbation de l’archevêque local, l’intégralité du ministère s’accomplit selon les traditions liturgiques et disciplinaires décrites dans les Constitutions de la FSSP. Avant notre arrivée, et dans les premiers mois, plusieurs rencontres permirent aux paroissiens de poser des questions auxquelles nos prêtres répondirent, expliquant les raisons théologiques et spirituelles du latin, de la posture du prêtre tourné vers Dieu, de l’absence de ministres laïcs de la Sainte Communion etc. Environ trois quarts de la communauté sont restés. Depuis, beaucoup d’autres fidèles sont arrivés. Pour plusieurs, la première Semaine Sainte en 2016 fut une révélation. D’autres paroissiens ont dit découvrir la signification de l’architecture sacrée, convergeant vers le tabernacle, lorsque la vaste estrade avec table installées au milieu de la nef dans les années 1970 furent enlevées et le maître-autel reconstruit. Après environ 50 ans d’interruption, nous avons restauré la procession de la Fête-Dieu de Sainte Marie vers une église voisine. Tous les catholiques de la ville et d’ailleurs sont invités. Nous avons acheté un grand bâtiment adjacent pour en faire une petite école et une vaste salle paroissiale. A peu près 40 personnes assistent à la Sainte Messe chaque jour de semaine et 240 le dimanche. Les prêtres absolvent environ 85 pénitents par semaine et donnent beaucoup de temps pour la direction spirituelle.
L’archevêque de Liverpool nous a offert un soutien sans faille. Par deux fois, il a ordonné nos prêtres dans notre église. Il fut le premier évêque anglais à ordonner dans la forme traditionnelle depuis 1970. Chaque année, il confère le sacrement de Confirmation. Sans pour autant partager le point de vue de notre Fraternité sur un certain nombre de questions pastorales et dogmatiques, notre archevêque est heureux de voir une communauté de fidèles croître de façon sereine. Alors qu’il enterre bien plus de prêtres qu’il n’en ordonne, et ferme les églises au lieu d’en construire, le pasteur de cet archidiocèse soutient généreusement notre petite communauté à cause des fruits manifestes que Dieu produit en elle. Chaque année des convertis rejoignent l’Eglise, des jeunes se marient et d’autres embrassent la vie consacrée. Les fidèles prient souvent pour les vocations, soit lors de Messes votives pour les Vocations, soit selon la Prière de la Confraternité Saint-Pierre. Leur clergé leur rappelle que leurs prières et leurs sacrifices sont essentiels pour obtenir de Dieu les prêtres de demain, permettant d’offrir à d’autres paroisses l’occasion d’un rebond salvateur comme celui de Sainte Marie de Warrington. Ô Dieu, donnez-nous beaucoup de saints prêtres !