Mars 2019
Merci... pardon... s'il vous plait...
Chers amis membres de la Confraternité,
Dans l'éducation, n'est-il pas vrai que les parents doivent reprendre souvent les enfants quand ils sont encore petits pour leur apprendre à dire de plus en plus spontanément "merci" "pardon" et "s'il vous plait"?
-Merci quand on leur donne un objet ou leur apporte une aide.
-Pardon quand quand ils ont été un peu (ou beaucoup) indélicats.
-S'il vous plait quand ils demandent quelque chose, afin de leur faire comprendre que tout n'est pas dû et que la personne à qui l'on demande quelque chose n'est ni un robot ni un domestique (à qui il serait d'ailleurs séant de dire s'il vous plait par politesse).
Même les parents les plus libéraux ou les plus libérés restent attachés à ces trois mots (au moins à leur égard) ; ne serait-ce que parce que d'une part nous sommes tous susceptibles à l'ingratitude, de l'autre nous estimons être un acte de justice que celui qui nous a fait du tort le reconnaisse, et enfin nous n'aimons pas être traités comme des chiens.
Qu'en est-il maintenant de l'usage que nous faisons nous-même de ces mêmes mots envers Dieu? Sauf à ne pas le considérer pas comme une Personne, ne devrions-nous pas lui adresser souvent ces trois mots auquel il a lui aussi droit ?
Et il est un moment où il est particulièrement extrêmement convenable de les lui dire : c'est celui de notre action de grâces après avoir reçu la sainte Communion.
Et si cette haute convenance regarde tous les fils de l'Eglise, elle concerne peut-être tout particulièrement parmi eux ceux qui, comme nous, sont attachés à la forme extraordinaire du rit romain; cette forme liturgique dont une des tâches est précisément de manifester par des gestes et par des prières combien grande est la sainte Eucharistie et combien nous lui devons respect, adoration, hommage de toute notre personne.
Et parfois pourtant, nous pouvons avoir l'impression que ces rites extérieurs auxquels nous sommes tant attachés (nous nous scandalisons avec raison de la pauvreté liturgique de la forme ordinaire où par exemple les signes d'adoration ont été volontairement réduits à peau de chagrin) sont justement peut-être parfois trop uniquement extérieurs. Nous souffririons de les voir amoindris, certes, et pourtant, si nous les accomplissions de manière seulement extérieure, pourrions-nous vraiment dire alors qu'ils rempliraient vraiment leur rôle d'attiser notre ferveur ou de rendre une réelle gloire à Dieu? Ne seraient-ils pas plutôt alors un motif pour appliquer à nos personnes la phrase jadis adressée par Notre-Seigneur aux pharisiens : ce peuple m'honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi?
Faudrait-il alors changer nos rites si expressifs et si respectueux pour les faire correspondre à la tiédeur qui peut être parfois la nôtre (la mienne) ? Certainement pas. Le changement à apporter ne regarde pas nos rites, mais nos coeurs; pour que ceux-ci correspondent bien de l'intérieur à ce que les rites manifestent à l'extérieur.
Nous devons en particulier tâcher, avec la grâce de Dieu, de toujours mieux comprendre la grandeur du don de la sainte Eucharistie et donc d'en vivre de manière conséquente. Gustate et videte quoniam suavis est Dominus: goûtez et voyez combien le Seigneur est bon!
Relisons par exemple le livre de Mgr Schneider (Dominus est) où il donne des exemples de lui connus de personnes n'ayant pu communier dans les temps de persécution pendant des mois voire des années. Ils savaient, privés de ce trésor, combien il était grand. Mais nous (moi) nous sommes habitués...
N'est-il pas vrai que si "vraiment" nous saisissions davantage la grandeur de la sainte Eucharistie, si "réellement" nous comprenions que Dieu vient en nous pour faire sa demeure, si nous étions bien conscients de la grâce absolument incroyable qui est la nôtre, cela devrait se voir; en particulier, cela devrait se manifester chez nous par une action de grâce après la Messe un peu plus importante que celle qui est la nôtre d'habitude.
L'action de grâce, c'est ce coeur à coeur si particulier avec ce Dieu qui nous aime tant qu'il est venu en nous faire sa demeure. N'y a-t-il pas une certaine "impolitesse" ou rudesse de coeur à partir si souvent si vite et à lui préférer d'autres personnes sur le parvis ?
L'action de grâce, n'est-ce pas ce moment unique et si intime de la semaine (ou de la journée) où nous pouvons de tout notre coeur sachant qu'Il est là, dire à Notre-Sauveur nous aussi (puisque nous sommes ses enfants) merci... pardon... s'il vous plait...
Nous avons tant à le remercier (ne serait-ce que de le connaitre et de l'avoir en nous); tant à lui demander pardon (si nous sommes un peu lucides quant à notre pauvreté de coeur); et tant de grâces à obtenir (pour nous tout d'abord, pour nos proches, pour l'Eglise ou pour notre pays).
Alors... si nous prenions cette belle résolution de rester "un petit peu" après la messe en action de grâces avec celui dont nous allons contempler dans quelques semaines combien il nous a aimés dans sa Passion.
Il veut tant se donner à nous, pour autant que nous lui ouvrions vraiment notre coeur. En grand.
Si tu savais le don de Dieu disait déjà Notre-Seigneur à la samaritaine. Si tu savais...
La Messe à vos intentions sera célébrée le 18 mars prochain.
Nouvelles de la Fraternité
Le 9 février dernier dans notre séminaire américain étaient ordonnés sept sous-diacres pour la FSSP, et deux pour les Fils du Très saint Rédempteur. Ils seront ordonnés diacres le 30 mars prochain.
Le 16 février, 7 séminaristes étaient ordonnés sous-diacres à Wigratzbad: trois sont français; un, néo-Zélandais; un, autrichien et les deux derniers allemands. Les ordinations diaconales auront lieu le 25 mai.
Tout frais, vous trouverez sur ce lien le dernier bulletin de l'Institut Croix des Vents toujours très agréable à lire. En particulier pour les fans de rugby...
Et pour éviter tout esprit de jalousie, une photo de notre Ecole en Vendée.