Mai 2020

Chers amis membres de la Confraternité Saint-Pierre,

Le mois dernier, nous parlions de Notre-Dame de la Salette. Touchante apparition que celle de notre Mère du ciel apparaissant à deux enfants, pleurant, le visage caché dans ses mains et leur disant qu'elle n'arrivait plus à retenir le bras de son Fils. Faut-il donc que la sainte Vierge nous aime tant pour pleurer sur notre sort ? Elle avait bien raison, la petite Thérèse de l'Enfant-Jésus, quand elle écrivait dans son poème à la Vierge Marie :

Il faut pour qu'un enfant puisse chérir sa mère

Qu'elle pleure avec lui, partage ses douleurs

O ma Mère chérie, sur la rive étrangère

Pour m'attirer à toi, que tu versas de pleurs!

Et puis nous parlions le mois dernier également du sourire de la Vierge Marie. Et là encore, écoutons la sainte de Lisieux nous dire à propos de sa guérison quand elle était petite, guérison due à une neuvaine de Messes célébrées à cette intention en la basilique Notre-Dame des Victoires à Paris : tout à coup, la Ste Vierge me parut si belle, si belle que je n’avais jamais rien vu de si beau ; son visage respirait une bonté, une tendresse ineffable, mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme, ce fut le ravissant sourire de la Ste Vierge. 

Chaque année, l'Eglise nous invite particulièrement au mois de mai à honorer notre Mère du ciel; pensons à la fois aux larmes de la Vierge, et à son sourire que nous pouvons imaginer rayonnant. Ce sourire, un jour nous le verrons. Ce sourire, il nous appartient aussi de le provoquer comme lors des apparitions de Pontmain où Notre-Dame se mit à sourire quand les fidèles de ce petit village lui adressèrent des chants en son honneur. Quêter le sourire de la Vierge Marie n'est pas un pieux enfantillage, affirmait Benoît XVI à Lourdes en 2008, c'est l'aspiration de ceux qui sont les plus riches du peuple, les riches dans l'ordre de la foi.

Chaque fois que nous chantons le Salve Regina, nous affirmons être des enfants d'Eve, exilés sur cette terre et en marche vers la terre promise du ciel.

Dans ce pèlerinage qui est le nôtre, n'oublions pas de bien fixer notre regard vers Marie; elle est la boussole qui nous indique le ciel, ou encore aux dires de saint Bernard "l'étoile".

"Ô homme, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde, te sens emporté à la dérive parmi les orages et les tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cette étoile.

Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité, regarde l'étoile, appelle Marie !
Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l'étoile, crie vers Marie !

Si la colère ou l'avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie.

Quand, tourmenté par l'énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l'abîme du désespoir, pense à Marie.
Dans les périls, les angoisses, les situations critiques, invoque Marie, crie vers Marie !

Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu'il ne quitte pas ton coeur, et pour obtenir la faveur de ses prières, ne cesse pas d'imiter sa vie. Si tu la suis, point ne t'égares ; si tu la pries, point ne désespères ; si tu la gardes en ta pensée, point de faux pas. Qu'elle te tienne, plus de chute. Qu'elle te protège, plus de crainte. Sous sa conduite, plus de fatigue. Grâce à sa faveur, tu touches au port. Et voilà comment ta propre expérience te montre combien se justifie la parole : Le nom de la vierge était Marie !"

Que ce mois de mai nous voit prier avec une ferveur plus belle notre Mère du ciel. Pour nous, pour nos proches, pour nos défunts et pour tous ceux qui ne connaissent cette Reine admirable.

Dans les temps troublés que nous traversons, nous sommes assurés d'arriver à bon port et d'être protégés si nous mettons notre petite main dans celle de notre Mère du ciel.

Offrons-lui chaque jour notre chapelet comme elle nous l'a demandé avec tant d'insistance tant à Fatima qu'à Lourdes. Et faisons nôtres les paroles presque finales du poème à la Vierge Marie de la petite Thérèse cité déjà plus-haut :

Bientôt, je l'entendrai cette douce harmonie

Bientôt dans le beau ciel je vais aller te voir

Toi qui vins me sourire au matin de ma vie

Viens me sourire encore... Mère... voici le soir !

 

La Messe à vos intentions sera célébrée le 31 mai, pour la fête de Marie-Reine. En attendant que vous puissiez y assister si Dieu veut pour le beau mois du Sacré-Coeur.

Votre patience fait réellement l'édification de vos prêtres qui, chaque matin à l'autel, n'oublient de vous offrir sur la patène de leur messe. Courage et à très bientôt.

 

 

 

Lettre de saint Pierre Damien à un solitaire (S. PETR. DAM,, 1. Dom. vob. c. VI, 10).

La sainte liturgie est tellement l'œuvre commune de toute l'Eglise, c'est-à-dire du sacerdoce et du peuple, que le mystère de cette unité y est toujours réellement présent par la force indestructible de la communion des saints, proposée à notre foi dans le Symbole des apôtres. L'office divin et la sainte messe, qui en est la partie principale, ne peuvent se célébrer sans que l'Eglise tout entière n'y soit associée et mystérieusement présente. Il est des circonstances où le prêtre est seul à l'autel assisté de son ministre; où même, avec dispense, cette assistance lui fait défaut. Il salue pourtant l'Eglise: « Le Seigneur soit avec vous, » et prenant la place de l'Eglise, pour devenir son organe, il se répond à lui-même: « Et avec votre esprit. » Plus souvent encore, le prêtre, le fidèle, ou quelque solitaire dans sa cellule récite seul l'office divin; et là encore, le mystère de la communion des saints lui associe l'Eglise et l'associe lui-même à l'Eglise. C'est là l'unité indivisible de la Sainte Église dans son tout et dans ses parties, tout entière dans le tout et tout entière dans chacune de ses parties; unie dans le Saint-Esprit, unie à Jésus-Christ et, dans cette union, introduite et incorporée à l'unique et éternelle société du Père, du Fils et du Saint-Esprit.